L'intelligence artificielle ne fait pas de vous un meilleur rédacteur web
Si comme moi, vous parcourez Twitter pour réaliser votre veille régulière en marketing digital : vous pourrez découvrir de nombreuses publications qui relatent la résurgence de techniques de référencement à proscrire. Parmi celles qui conviennent aux consultants SEO en manque d’inspiration, on retrouve la rédaction web assistée par intelligence artificielle.
L’assistant générateur de contenu par IA, c’est le nouveau jouet des consultants SEO qui veulent générer plus de contenu pour obtenir plus de profit grâce à une roublardise qui consiste (par exemple) à remplacer le beau récit d’une histoire entrepreneuriale ou celui d’une expérience client, par des textes auto-générés qui n’ont aucun souffle d’inspiration.
L’intelligence artificielle est-elle réellement efficace pour communiquer ?
Quel est l’intérêt de développer une présence digitale accrue, si votre communication devient totalement générique ? Votre entreprise peut-elle tirer des bénéfices d’un contenu éditorial qui ne transmet aucune émotion particulière ? Je ne le crois pas. L’information qui est mémorisée est celle qui marque les esprits. Or, l’intelligence artificielle est incapable d’emporter le lecteur dans un flot d’émotions car elle en est complètement dénuée.
L’assistant rédactionnel ne comprend pas vos besoins, ni ceux de votre cible. Il est incapable d’utiliser des mots qui vous touchent avec force et perspicacité. La frénésie qui règne autour de cette tendance me rappelle l’émergence des agents conversationnels qui devaient représenter l’avenir du service client. Une technologie disruptive et « intelligente » qui devait être en mesure d’interpréter et d’anticiper nos besoins sans aucune intervention humaine…
On connaît la suite. De grandes entreprises comme Facebook, Microsoft ou Google ont renoncé à déployer ce type de technologies car L’intelligence artificielle est incapable de répondre aux besoins très spécifiques des internautes. Elle manque de perspicacité, éprouve des difficultés à s’engager dans un flux de conversation et échoue quand il faut instaurer cette proximité et cette confiance indispensables à la relation client.
L’intelligence créative peut-elle encore rivaliser avec l'intelligence artificielle ?
Beaucoup de consultants SEO vantent les mérites d’assistants de rédaction automatiques comme GPT-3 ou Jarvis. Ils assimilent la production de contenu à une tâche chronophage et répétitive. En SEO, des études démontrent qu’il est difficile de capter l’attention des internautes avec l’intégralité d’un texte, même quand un article est trépidant.
On peut effectivement s’interroger sur la nécessité d’avoir à produire un contenu éditorial très spécifique alors qu’il est régulièrement évincé par 80 % des internautes. On peut aussi s’interroger sur ces pratiques qui consistent à vouloir sceller le sort des consultants qui ont choisi d’embrasser un métier créatif et qui l’exercent avec passion. Le web est devenu une machine infernale où tout type de création est automatisé, aux dépens de cette intelligence créative qui ne pourra jamais être développée par un algorithme.
Google peut-il réellement faire face à l’afflux de pratiques litigieuses ?
Dans sa lutte anti-spam, L’algorithme Pingouin devait permettre d’éradiquer les backlinks toxiques ou l’achat de liens. Cependant, ces pratiques pullulent toujours et malgré des effets d’annonce, on se rend bien compte que le moteur de recherche ne détecte pas toutes les fraudes.
Pour le contenu auto-généré, nous pouvons faire le même constat. Google communique, incite les webmasters et les consultants SEO à suivre ses règles mais les fraudeurs continuent de se frotter les mains. Le contenu auto-généré n’est jamais resplendissant. Néanmoins, Google peut-il faire la différence entre du contenu rédigé par des humains et du contenu rédigé par des machines ? Peut-il concrètement pénaliser les rédacteurs web ou les consultants en marketing digital à court d’idées et qui lorgneraient vers ce type de pratique pour gagner en productivité ?
John Mueller reste assez évasif concernant le comportement du moteur de recherche vis-à-vis du contenu auto-généré, il insiste tout de même sur ses facteurs pénalisants et c’est avec humour qu'il tourne en dérision celles et ceux qui s'obstinent à vouloir créer du contenu suroptimisé au lieu de valoriser le talent d'écriture.
Content generators / spinners have been around since the start of the web. People have used all kinds of tools & tricks to do that (see image). As far as I can tell, most sites have trouble creating higher-quality content, they don't need help creating low-quality content. pic.twitter.com/5Gt7WgEo4t
— 🐝 johnmu.xml (personal) 🐝 (@JohnMu) March 20, 2022
L’assistant rédactionnel ne vous sauvera pas de la médiocrité
Si vous êtes un mauvais rédacteur web, l’intelligence artificielle ne changera rien à cela et les prospects doivent le comprendre. Quand on attribue sa confiance à un rédacteur web, on sollicite avant tout ses compétences, son talent et sa capacité à employer différents tons rédactionnels, conventionnels ou chaleureux, etc. demandez à un assistant rédactionnel de remplir ces objectifs, et il générera une bouillie textuelle qui ne pourra satisfaire aucune exigence en termes de communication éditoriale.
Les affres de l'intelligence artificielle en rédaction web
- L’assistant rédactionnel ne connait pas votre histoire
- L'assistant rédactionnel ne connait pas votre cible
- L'assistant rédactionnel ne connait pas les spécificités de votre marque
- L’assistant rédactionnel ne peut pas adopter votre ton, ni votre style
- L’assistant rédactionnel s'avère incapable d’employer des tournures originales et créatives
- L'assistant rédactionnel ne peut pas améliorer votre syntaxe
- L’assistant rédactionnel ne peut pas vous corriger, débrouillez-vous !